Les tumeurs cutanées peuvent être non cancéreuses, bénignes, ou cancéreuses, malignes . Tumeurs bénignes Une tumeur bénigne de la peau est une lésion non cancéreuse qui ne se propage pas vers d’autres parties du corps (pas de métastases). Les tumeurs bénignes de la peau sont très courantes et peuvent être responsables de disgrâces esthétiques. Naevus naevus bénin Le naevus ou « grain de beauté », est une masse ou une tache sur la peau qui est bénigne et habituellement de couleur ocre, brun ou chair. Il est formé d’un amas de mélanocytes, c’est-à-dire les cellules qui fabriquent la mélanine, qui donne la couleur à la peau, aux poils et aux cheveux et aux yeux. Il peut être soulevé ou plat et apparaître n’importe où sur le corps. Kyste épidermique Le kyste épidermique est une masse bénigne qui se développe sous la peau, à cause d’une accumulation de sécrétions cutanées. Il se développe lentement et peut être responsable d’un écoulement. Il apparaît le plus souvent au dos, à la tête et dans le cou. Il est plus fréquent chez les fumeurs lipome Le lipome est une tumeur bénigne faite de tissu graisseux qui se développe lentement. Il peut apparaître dans presque n’importe quel organe, mais on l’observe surtout dans le tissu sous-cutané juste sous la peau du cou, des épaules, du dos ou des bras. Xanthelesma Le xanthelasma est un dépôt lipidique de couleur chamois (jaune pâle ou beige) apparaissant sur la paupière au niveau de l’angle nasal de l’oeil ; ce peut être un signe d’hypercholestérolémie ou le résultat d’une prédisposition génétique sans relation avec un problème de cholestérol. Hémangiome L’hémangiome est une masse bénigne rouge ou mauve causée par le développement d’un vaisseau sanguin. Kératose séborrhéique La kératose séborrhéique est une masse verruqueuse bénigne qui peut apparaître n’importe où sur la peau. Elle se présente sous la forme d’une tache surélevée de couleur ocre, brun ou noir dont la texture est cireuse ou la surface rugueuse. Elle est de taille variable et se développe lentement. Elle affecte souvent les personnes d’âge moyen ou plus âgées. On confond fréquemment cette masse avec une verrue, un grain de beauté, la kératose sénile ou un mélanome. Traitement chirurgical et suites opératoires L’ablation des lésions est réalisée en ambulatoire et sous anesthésie locale avec une sédation si besoin. Le patient est revu par le chirurgien le 7ème jour après l’intervention pour l’ablation des fils de suture et la communication des résultats de l’analyse de la pièce opératoire. En fonction de cette analyse, un geste chirurgical complémentaire peut être nécessaire. Tumeurs malignes Une tumeur maligne est un cancer de la peau 1.Les carcinomes sont des tumeurs malignes (cancers) de la peau. Ils se développent en général sur les parties du corps souvent exposées au soleil comme le visage, le cou, les épaules, les avant-bras ou le dos des mains. Ils surviennent en général après 50 ans et évoluent lentement. Ils sont très fréquents, mais facilement guérissables dans la majorité des cas. Non traités à temps, ils peuvent cependant entraîner des conséquences sérieuses. La principale cause des cancers cutanés est le rayonnement ultraviolet, le plus souvent dû au soleil mais aussi aux lampes à bronzer. On distingue 2 types de carcinomes cutanés: les basocellulaires et les spinocellulaires Le carcinome basocellulaire est le plus fréquent et le moins dangereux. Son évolution est lente et locale (pas de métastase). Il peut envahir les tissus adjacents et avoir ainsi des conséquences graves, en particulier s’il est situé sur le visage, près du nez ou des yeux. Le carcinome spinocellulaire est moins fréquent et plus grave. Il apparaît souvent au niveau des lèvres, du visage et des oreilles. Il peut métastaser et engager le pronostic vital. Traitement chirurgical et suites opératoires L’ablation des lésions est réalisée en ambulatoire et sous anesthésie locale avec une sédation si besoin. L’exérèse comprend des marges de sécurité (zone d’apparence normale autour de la lésion) qui seront analysées grâce à un examen anatomopathologique. Une nouvelle intervention est possible si les marges ne sont pas suffisantes. Une chirurgie de reconstruction par un lambeau est réalisée au besoin, notamment en cas de séquelles esthétiques, une fois le caractère complet de l’exérèse confirmée par le médecin anatomopathologique. Le patient est revu par le chirurgien au 7ème jour pour la communication des résultats de l’analyse de la pièce opératoire. En fonction de cette analyse, un geste chirurgical complémentaire peut être nécessaire. 2.Le mélanome malin est un cancer de la peau développé aux dépens des mélanocytes. Son siège initial est la peau dans l’immense majorité des cas. Il se manifeste d’abord comme une simple tache pigmentée. Son pronostic est sévère. Le mélanome est la forme la plus dangereuse des cancers de la peau. Dans ses formes avancées, il peut causer des symptômes graves et même la mort. Fort heureusement, le mélanome frappe rarement sans avertissement. Il y a presque toujours des signes d’alerte. Regardez-les bien, car quand le mélanome est détecté tôt, il est guérissable. Dans la majorité des cas le mélanome se forme sur une peau indemne, plus rarement il s’agit d’un naevus qui se transforme. La surveillance régulière des naevi par un Dermatologue est capitale dans la diagnostic précoce des mélanomes. L’attitude actuelle est de réaliser une exérèse de chaque naevus suspect de transformation maligne. Toute lésion pigmentaire d’apparition récente ou évolutive doit bénéficier d’une exérèse pour réaliser un examen anatomopathologique afin de confirmer ou d’infirmer ce diagnostic. traitement L’exérèse du mélanome avec des marges de sécurité de plusieurs centimètres se réalise sous anesthésie locale ou générale. La biopsie du ganglion sentinelle est également une procédure courante dans l’évaluation de son extension. En cas de positivité du ganglion ou de stade localement avancé, une curage ganglionnaire sera réalisé. La fermeture cutanée est réalisée sous tension. Les grandes résections peuvent nécessiter la réalisation d’une chirurgie reconstructrice par la réalisation d’un lambeau ou d’une greffe de peau. Seule l’exérèse totale de la lésion initiale permet de guérir le mélanome. Les marges de sécurité, c’est-à-dire la surface de peau saine qui doit être enlevée avec le mélanome, dépendent de son épaisseur. Le pronostic est déterminé par l’épaisseur de la tumeur initiale (indice de Breslow) et le bilan d’extension. Pour plus d’informations concernant cette chirurgie, voir la fiche d’information faite par la société française de chirurgie plastique tumeurs cutanées