L’organisation de l’équilibre par le cerveau dépend de l’intégration d’informations reçues par plusieurs organes : les 2 vestibules (partie de l’oreille interne responsable de l’équilibre) les 2 yeux les récepteurs proprioceptifs (situés dans les muscles et les articulations).Pour bien fonctionner, le cerveau doit être correctement alimenté en sang et ne doit pas être comprimé. Tout dysfonctionnement de l’équilibre peut résulter de mauvaises informations provenant des vestibules, des yeux, des récepteurs proprioceptifs, ou encore d’un mauvais fonctionnement du cerveau. Le vestibule est constitué d’un sac contenant des cellules responsables de la perception de la sensation de montée/descente et d’avancer/reculer. Trois canaux sont appendus au vestibule et sont responsables de l’analyse des mouvements de rotation de la tête dans l’espace. Un dysfonctionnement vestibulaire provoque classiquement : vertiges rotatoires (impression de voir les objets, le paysage, tourner autour de soi). Les patients peuvent également décrire des sensations linéaires (sensation d’être sur un tapis roulant, dans un ascenseur), une sensation d’ébriété, de déséquilibre,… déviation du corps sur le côté nausées, vomissements angoisse, suées,… Les troubles de l’équilibre d’origine vestibulaires ont principalement trois origines : Le vertige paroxystique positionnel bénin (VPPB) qui est une pathologie bénigne (comme son nom l’indique) et mécanique car provoquée par la présence de petits « calculs » dans un canal semi circulaire. Ce vertige se manifeste en se retournant dans le lit, en penchant ou en relevant la tête et en tournant la tête. Le changement de position de la tête déplace les calculs et provoque un violent vertige rotatoire, accompagné de nausées (rarement de vomissements), d’une sensation de chute (typiquement sans chute). Ce vertige dure en général une vingtaine de secondes et récidive lors de mouvements de la tête. Votre médecin, en manipulant la tête, pose un diagnostic de VPPB et détermine le canal semi-circulaire bouché par les calculs. Par une manipulation adaptée, les calculs sont éliminés et la pathologie est guérie. La manipulation est efficace dans 80% des cas et une consultation de contrôle est programmée une semaine après la manipulation. La maladie de Menière se caractérise par des épisodes d’augmentation de la pression liquidienne dans l’oreille interne. Le vestibule est agressé et le patient ressent de violents vertiges, très angoissants, durant plusieurs heures, associés à une sensation de chute sur le côté, à des nausées et des vomissements. L’agression de la cochlée (portion de l’oreille interne qui permet l’audition) provoque une baisse de l’audition et des acouphènes (bourdonnements d’oreille). Si les vertiges disparaissent toujours, l’audition peut se détériore à la longue et les acouphènes s’amplifier. Le traitement repose sur des médicaments qui diminuent la pression dans l’oreille interne lors de la crise de Menière, et qui en permettent un meilleur contrôle en dehors des crises. Vincent Van Gogh était atteint d’une maladie de Menière, c’est d’ailleurs ce qui l’a poussé à se couper un morceau de l’oreille durant une crise de vertiges. La neuronite vestibulaire est un arrêt soudain, complet et isolé, des informations transmises au cerveau par un vestibule. Le nerf qui transmet les informations du vestibule au cerveau est agressé par un virus et ne fonctionne plus. Le cerveau est donc privé d’une partie des informations lui permettant d’organiser l’équilibre du corps et de la tête. Le patient décrit un intense vertige rotatoire, d’apparition brutale, très angoissant, durant plusieurs jours, associé à une sensation de chute sur le côté, des nausées et des vomissements. Il n’y a pas de plaintes auditives. Au fil des jours, la situation s’améliore. Le traitement repose principalement sur des exercices de kinésithérapie qui vont réapprendre au cerveau à organiser l’équilibre, en étant privé d’un vestibule. C’est la compensation centrale, qui prend plusieurs semaines. D’autres causes plus rares peuvent être responsables d’un dysfonctionnement vestibulaire de l’équilibre. Elles ne seront pas détaillées ici mais recherchées en consultation. En présence d’un patient qui se plaint de troubles de l’équilibre, le Dr Nouwen réalise un examen soigneux de l’oreille interne. Le vestibule est investigué et ses réactions à différentes stimulations, interprétées. L’audition est éventuellement testée à la recherche d’une atteinte de la totalité de l’oreille interne (vestibule + cochlée). Bilan de l’équilibre Si à l’issue de l’interrogatoire et de l’examen clinique, le diagnostic ne peut être posé, un bilan de l’équilibre est réalisé. Celui-ci teste de façon objective les réactions des vestibules à différentes stimulations, et l’intégration par le cerveau des différentes informations reçues par les organes de l’équilibre (vestibules, yeux, récepteurs proprioceptifs). Ce test est réalisé par Lydie, au cabinet médical. Il se passe en plusieurs étapes, où le patient est assis sur une chaise particulière, et porte des lunettes compliquées. Sont ainsi réalisés: Des tests visuels appelé oculomotricité (suivre un point lumineux qui se déplace dans le noir) permettent de rechercher une atteinte des voies neurologiques de l’équilibre qui passent par le cervelet. Le test de la verticale visuelle subjective (VVS) étudie le sens de la verticalité en demandant de placer de façon bien verticale une barre fluorescente dans le noir sans repère visuel. Ce test nous informe sur le fonctionnement de l’appareil otolithique situé dans l’oreille interne. Les épreuves caloriques (à l’eau ou parfois à l’air) testent l’appareil canalaire, autre capteur de mouvement situé dans l’appareil de l’équilibre de l’oreille interne, en pratiquant une irrigation des conduits auditifs externes pendant 30 secondes. A l’issue de cet examen, le patient revoit l’ORL, qui, grâce à l’interrogatoire, l’examen clinique et les explorations a les cartes en main pour poser un diagnostic. La prise en charge du vertige passe d’abord par une explication du mécanisme en cause. Si nécessaire, une rééducation ou un traitement médical peuvent être prescrits. Les dysfonctions vestibulaires trouvent presque toujours une issue heureuse. Quel que soit le degré de dysfonction d’un vestibule, une compensation centrale est toujours possible. Les patients qui présentent une instabilité non pathologique, sont significativement améliorés par la réalisation d’exercices qui permettent au cerveau de mieux utiliser les informations reçues par les différents organes de l’équilibre. Ces exercices sont disponibles ici exercices kiné vestibulaire