Les acouphènes sont des bruits que l’on entend et qui n’existent pas… Le patient entend un bourdonnement, un craquement, un sifflement,…qui n’est pas réel et n’est entendu par personne d’autre. Ces bruits peuvent-être perçus par une ou deux oreilles, être permanents ou épisodiques, d’intensité fixe ou variable et être plus ou moins mal vécus. Cause des acouphènes De nombreuses théories tentent expliquer les acouphènes. Elles se basent sur des hypothèses car aucune expérimentation n’est possible. Une forte relation avec le mode de vie et le stress journalier a été mise en évidence. L’une des théories les plus récentes montre la participation des systèmes auditif, neurovégétatif et émotionnel. Très schématiquement, tout commencerait par un message anormal envoyé au cerveau par l’oreille. L’acouphène pourrait prendre naissance suite à un dysfonctionnement dans n’importe quelle partie de l’oreille, externe, moyenne, interne. Devant interpréter le message anormal de l’acouphène, le cerveau ferait appel au système neurovégétatif qui déciderait d’éliminer l’acouphène ou de l’entendre en tant qu’acouphène. Cette étape est très mal comprise. Une fois l’acouphène installé, c’est le système émotionnel qui entre en scène. Il peut s’y habituer et le tolérer ou le rejeter et le rendre insupportable. Les traumatismes auditifs, certaines maladies spécifiques de l’oreille, certains médicaments toxiques pour l’oreille, le vieillissement et l’exposition excessive au bruit peuvent être à l’origine de l’acouphène. La fatigue et le stress interviennent au niveau du système neurovégétatif. Les troubles psychiques comme la dépression jouent un rôle au niveau du système émotionnel. On distingue les acouphènes objectifs et les acouphènes subjectifs. Les acouphènes objectifs peuvent-être entendus par le médecin. Ils ne représentent que 1 % des cas d’acouphènes. Ils peuvent résulter : – d’un défaut structurel de l’oreille interne – d’une anomalie vasculaire – de contractions musculaires répétées Les acouphènes subjectifs sont les acouphènes entendus seulement par le patient. Les acouphènes peuvent être générés par un dysfonctionnement n’importe où dans l’oreille, oreille externe, moyenne, interne, nerf auditif, cerveau. Il est dès lors important de consulter votre ORL pour essayer d’en déterminer la cause et par là de trouver une solution. Certaines pathologies peuvent se traduire par des acouphènes: -oreille externe: bouchons de cérumen, otites, … -oreille moyenne: otites, perforation du tympan, otospongiose, … -oreille interne: vieillissement, traumatismes sonores, infections,… -nerf auditif: compression par une tumeur bénigne (le neurinome),… -cerveau: tumeurs, accidents vasculaires,… voir aussi anatomie-fonctionnement de l’oreille Pour toute sensation de perte auditive brusque ou dans les heures qui suivent un traumatisme auditif (de préférence dans les 6 à 12 heures suivant ce dernier), il est nécessaire de voir un médecin en urgence . Lorsqu’aucune cause précise n’est retrouvée pour expliquer l’acouphène, on parle d’acouphène idiopathique. Symptômes Les acouphènes se manifestent par divers bruits dans les oreilles – des bourdonnements, des sifflements, des chuintements ou des tintements – qui peuvent être d’intensité, de durée et de modulation variables. Ces acouphènes peuvent provoquer de l’insomnie, de l’irritabilité et des troubles de la concentration. Ils peuvent conduire à la dépression et devenir intolérables. Si la personne entend des voix ou une musique, on parle alors d’hallucination auditive. Diagnostic Les acouphènes sont bien souvent un symptôme plutôt qu’une maladie. En leur présence, il est nécessaire de réaliser un contrôle de l’ensemble du système auditif à la recherche d’une pathologie. Votre ORL va d’abord contrôler l’oreille externe et moyenne par un examen microscopique des oreilles. Il va ensuite vérifier le fonctionnement de l’oreille moyenne, interne et des nerfs auditifs en réalisant des tests auditifs. Il peut être amené à réaliser des potentiels évoqués auditifs pour s’assurer de l’intégrité des nerfs auditifs. Lorsque le bilan ne met en évidence aucune pathologie responsable, on parle d’acouphènes idiopathiques. Ces acouphènes sont en général générés par l’oreille interne, sans être associés à un dysfonctionnement auditif. Ce sont les acouphènes les plus difficiles à traiter. Prévention Il est important de protéger ses oreilles du bruit. Les traumatismes sonores peuvent induire des surdités et des acouphènes dont il est souvent malaisé de se débarrasser. Le meilleur traitement est alors la prévention! Traitements Dans le cas où les acouphènes sont liés à une maladie bien identifiée, il est possible d’obtenir une amélioration en soignant la maladie en cause (otite moyenne, tumeur de l’oreille, otospongiose, maladie de Paget, maladie de Ménière, etc.). Dans la plupart des cas, il n’existe pas de traitement médical spécifique, lorsqu’aucune cause n’est mise en évidence. Différents traitements peuvent être prescrits pour ces acouphènes idiopathiques sans que leur efficacité ne soit garantie. Le meilleur traitement contre les acouphènes est une attitude positive. Il faut prendre conscience que plus on y prête attention, plus ils deviennent gênants. Il faut éviter les situations silencieuses (s’endormir avec une musique douce,…), et de ne pas s’en inquiéter. Le but est simplement d’essayer de « vivre avec ses acouphènes», dans l’attente de traitements efficaces. On peut avoir recours à divers traitements pour améliorer la tolérance aux acouphènes à défaut de les supprimer: –masquage de l’acouphène. Les audiologistes utilisent des appareils qui diffusent un « son blanc » (le bruit de vagues, les chants d’oiseaux, etc.), diffusés à faible volume dans l’oreille atteinte, et ayant pour effet de masquer l’acouphène et d’en minimiser les inconvénients pour le patient. –thérapie cognitivo-comportementale: cette approche psychologique, souvent couplée à la thérapie de rééducation de l’audition, semble donner de bons résultats. Elle repose sur des techniques de relaxation, de diversion de l’attention, de visualisation, sur des conseils concernant l’environnement sonore et la gestion du sommeil et sur un remodelage des pensées et croyances au sujet de l’acouphène.