Les glandes salivaires sont les glandes qui fabriquent la salive. L’organisme secrète entre 0.5 et 2 litres de salive quotidiennement via 2 glandes parotides, 2 glandes sous maxillaires, 2 glandes sublinguales et environ 10.000 glandes salivaires accessoires situées dans toute la bouche, les lèvres, les joues, le palais, … Lors des repas où simplement pour lubrifier la bouche, les glandes salivaires, elles-mêmes composées de petites glandes salivaires, entourées de petites cellules musculaires qui se contractent et les pressent, libèrent la salive qui se collecte dans des canalicules salivaires puis dans des canaux salivaires, qui s’ouvre dans la bouche. La parotide est située sous et devant le lobule de l’oreille. La salive fabriquée est acheminée dans la bouche via le canal de Sténon qui s’ouvre en regard de la deuxième molaire des dents du haut. Elle est traversée par un nerf très important, le nerf facial ou nerf VII. Ce nerf innerve tous les muscles de la face et sa lésion provoque une paralysie de la moitié du visage. La glande sous maxillaire est située sous l’angle de la mandibule (os de la mâchoire). La salive fabriquée est acheminée dans la bouche via un canal, qui s’ouvre sous la langue, de part et d’autre de son frein. La pathologie des glandes salivaires est extrêmement variée. On distingue les pathologies non tumorales et les tumorales. Pathologies non tumorales Les lithiases ou calculs La pathologie non tumorale est le plus souvent liée à la présence de calculs, les lithiases, dans les canaux salivaires. La salive est libérée mais ne peut plus s’évacuer puisqu’elle est bloquée dans un canal salivaire. La glande se met alors à gonfler, les petits muscles qui entourent les glandes se contractent pour chasser la salive et expliquent les violentes douleurs ressenties. Si le calcul ne s’évacue pas,. La glande la plus souvent concernée par la pathologie lithiasique est la sous maxillaire. Quand ces calculs s’enclavent dans les canaux d’évacuation de la salive, les glandes se bouchent et augmentent de volume en devenant douloureuses. Typiquement, lors des repas se déclenchent des douleurs sous forme de crampes devant l’oreille ou sous l’angle de la mâchoire. La région se met alors à gonfler. La salive s’accumule avant l’obstacle. Si le calcul se libère, la salive s’écoule dans la bouche et les patients ressentent un gout sucré en même temps que les douleurs se soulagent. Si ces calculs ne s’évacuent pas ou ne se mobilisent pas spontanément, il n’y a plus d’écoulement salivaire dans les canaux salivaires et les microbes peuvent coloniser la glande salivaire au départ de la bouche et provoquer une infection de la glande (parotidite ou submandibulite). Aux gens qui font régulièrement des lithiques salivaires, il est conseille de bien se laver les dents et de masser les glandes après les repas .pour favoriser le drainage de la salive stagnant dans les canaux salivaires. Le traitement consiste, une fois l’infection traitée, en l’extraction ou la fragmentation du ou des calculs. En fonction de la taille et de la position de ces calculs, il est possible de les enlever par la bouche. Il est parfois nécessaire d’enlever la glande. C’est la sous maxillectomie. Les glandes salivaires peuvent aussi se bloquer en raison de spasmes ou de sténoses (rétrécissements des canaux). Les infections Les glandes salivaires se nomment parotidite ou submandibulite en fonction de la glande atteinte. Elles peuvent être liées au blocage de la salive dans la glande par un calcul mais sont volontiers sans rapport. Bon nombre de parotidites sont virales (au cours de grippe ou des oreillons) ou bactériennes pouvant être à l’origine de la formation d’une collection de pus. Les sialoses sont les atteintes des glandes non infectieuses. Les glandes salivaires peuvent en effet être touchées par les maladies générales (dites maladies de système) dont la plus connue est le syndrome sec de Gougerot-Sjögren. Elles sont alors souvent augmentées de volume et fonctionnent paradoxalement moins bien. Elles se traduisent par une bouche sèche ou de douleurs. Les troubles du comportement alimentaire (notamment l’anorexie), mais aussi les régimes trop rapides, les atteintes par le VIH, les médicaments et les états de stress peuvent provoquer les mêmes dysfonctionnements avec augmentation du volume des glandes, douleurs et bouche sèche. Tumeurs des glandes salivaires Ces pathologies tumorales peuvent être cancéreuses (malignes) ou bénignes. Devant tout nodule (boule) apparaissant dans la région des glandes salivaires, il convient de consulter rapidement un chirurgien ORL spécialisé. La glande parotide Est le siège le plus fréquent des tumeurs salivaires, heureusement, surtout bénignes dans la parotide. Il s’agit le plus souvent d’adénomes pléomorphes pour lesquels un bilan spécialisé et une prise en charge chirurgicale sont nécessaires. La parotidectomie est une intervention chirurgicale méticuleuse qui consiste à enlever la glande parotide. Le chirurgien doit en effet enlever la glande en partie ou en totalité sans abimer le nerf facial qui passe en son milieu et se divise en plusieurs branches ont les plus fines ont le diamètre d’un cheveu. Le traumatisme chirurgical induit fréquemment un dysfonctionnement transitoire du nerf qui se traduit par une paralysie partielle du visage, qui récupère toujours sa mobilité pour autant que le nerf ou ses branches n’aient pas été sectionnés. L’abord chirurgical se fait par une cicatrice qui passe devant l’oreille et rejoint le cou ou l’arrière de l’oreille selon la technique utilisée. Cicatrice 5 jours après parotidectomie La glande sous maxillaire peut être le siège de la formation de tumeurs, qui peuvent être ou devenir cancéreuses dans +/- 50% des cas. Il importe donc d’en faire le diagnostic précoce pour optimaliser le traitement. Le seul examen capable de diagnostiquer avec certitude l’origine cancéreuse de la masse sous maxillaire est l’analyse post opératoire de la tumeur enlevée. Toute tumeur sous maxillaire persistant plus d’un mois ou accompagnée de signes suspects, dureté, lésions nerveuses ,…doit être enlevée et analysée. C’est la sous maxillectomie. La sous maxillectomie est une intervention fréquemment réalisée par les chirurgiens de la face et du cou. L’abord chirurgical se fait par une petite incision de +/- 4 cm dans une ride sous l’angle de la mandibule. La glande sous maxillaire est entourée de structures vasculaires et nerveuses importante qu’il importe de préserver. Pour plus d’informations sur l’intervention, voir la fiche de consentement éclairé de la Société Française de Chirurgie Cervico-Faciale : la parotidectomie et la sous maxillectomie.