La rhinite allergique ou allergie du nez résulte d’une réaction excessive du système immunitaire envers une substance étrangère au corps, nommée allergène. A son contact, la muqueuse du nez (voir anatomie du nez), se met à gonfler de façon excessive, en particulier les cornets du nez. Les cornets bouchent le nez et sont chauffés à 37°, la température du corps. L’humidité de l’air extérieur, au contact de ces cornets chauds, se condense et de l’eau se met à couler du nez. L’irritation produite induit des crises d’éternuements et le nez chatouille. Les symptômes persistent aussi longtemps que la personne est exposée aux allergènes. En crise, le nez chatouille, se bouche, éternue et coule comme de l’eau. On se plaint aussi parfois de tension faciale, de toux, d’une altération du goût, de l’odorat,de l’acuité auditive (surtout chez les enfants), de fatigue, d’irritabilité et d’insomnie, lorsque les symptômes durent plusieurs jours. Il existe deux types de rhinites allergiques : –la rhinite saisonnière si elle survient de manière intermittente, en réaction au pollen (manguiers,…) –la rhinite persistante (ou apériodique) s’il s’agit d’une rhinite entretenue par des allergènes constamment présents dans l’environnement de la personne (acariens, poils chat,…). Les acariens sont une cause très courante de rhinite persistante, ainsi que la poussière, les poils d’animaux et certaines moisissures . Complications possibles . Même si les symptômes sont légers, la rhinite allergique non traitée peut s’aggraver et conduire à des épisodes répétés de sinusites aiguës, voire à une sinusite chronique. Une rhinite allergique aggrave souvent un asthme existant. Enfin, chez les enfants, la rhinite allergique augmente le risque d’otite moyenne. . . traitements Lorsqu’on est atteint de rhinite allergique, il est possible de réduire ou de prévenir l’aggravation des symptômes par différents moyens. 1.Réduire l’exposition aux allergènes . A.Le pollen et les moisissures . Les moisissures sont des champignons microscopiques. Il en existe un grand nombre. Quand une colonie se développe, elle prend habituellement l”aspect d’une tache +/- large, de couleur blanche, grise, brune, verte ou noire, formés de filaments chargés de spores. Certaines moisissures restent invisibles car elles se développent à l’intérieur d’un matériaux, poutres ou plancher de maison. – Éviter les activités qui exposent à de grandes quantités de pollen et de moisissures, comme la tonte de la pelouse, le fauchage et le sarclage. – Bien ventiler sa maison, au besoin avec un purificateur d’air muni d’un filtre à particules à haute efficacité ou d’un filtre électrostatique. – Éviter de faire sécher son linge dehors, car du pollen risque de s’y déposer. – Maintenir le taux d’humidité à moins de 50 %. Utiliser un déshumidificateur dans un sous-sol non fini ou humide pour empêcher le développement de moisissures. – Conserver le minimum de plantes et éliminer les pots en argile pour limiter les moisissures. Note. Les moments où les quantités de pollen dans l’air sont les plus faibles sont de 10 heures le matin au coucher du soleil, ainsi que durant ou après une pluie. -Éviter les promenades en foret après la pluie et le brouillard, ramasser ses feuilles mortes, éviter le stockage de vieux vêtements dans les placards, les caisses de vieux journaux, … . B. Les acariens . Les acariens sont des mites microscopiques, qui résistent à des températures de 50°C, et se nourrissent principalement de peaux mortes (squammes), humaines et animales. Ils comptent parmi les aéroallergènes les plus importants, touchant la moitié des patients atteints de rhinite allergique. Ils apprécient les environnements chauds et humides. On les trouve là où se déposent les squammes: matelas, oreillers, divans, tapis et poussière. Les gens qui réagissent aux acariens sont allergiques à leurs déjections. Le patient allergique passe toute sa nuit le nez plongé dans les déjections d’acarien, et s’irrite comme le ferait un patient victime du rhume des foins passant ses nuits dans un champ fraichement fauché…La muqueuse du nez est mise en contact avec les déjections d’acariens et les cornets se mettent à gonfler, provoquant les syptômes de la rhinite allergique. S’il est illusoire d’éliminer tous les acariens, certaines mesures permettent de réduire le contact avec leurs déjections: Recouvrir le matelas d’une alèse, l’oreiller d’une taie et la couette d’une housse en tissus antiacariens. Il s’agit d’un tissus tissé finement qui ne laisse pas passer les acariens. On dort sur les acariens mais on en est séparé par une barrière infranchissable. On peut couvrir ces protections de la parure de lit habituelle. Il est nécessaire de laver complètement sa literie toutes les semaines à 60 degrés, sinon les peaux mortes se redéposent sur les draps, taies et housses de couette et de nouveaux acariens réapparaissent sur les draps. Deux kits de literie en tissus anti acarien sont donc nécessaires, l’un sur le lit, l’autre au linge. Maintenir le taux d’humidité à moins de 50 %. Aspirez la chambre avec des sacs d’aspirateur anti acariens, au moins 2 fois par semaine. Aérez bien les pièces après avoir fait le ménage. Nettoyez les filtres des climatiseurs 2 fois par mois et par des professionnels 2 fois par an. Interdisez les animaux dans les chambres. Lavez régulièrement les niches et paniers des chats. Éviter les tapis, peluches, moquette, moustiquaires, tentures en tissus et autres draperies qui retiennent la poussière dans la chambre à coucher. Limitez les étagères, bibliothèques ouvertes et bibelots qui sont de véritables nids à poussière. Préférez les placards et dressings fermés. Il existe des acaricides vendus en pharmacies (qui tuent les acariens sans éliminer leurs déjections). Après avoir vaporisé le produit sur les matelas, les tapis, les fauteuils, aérer la pièce à fond durant plusieurs heures avant d’y séjourner de nouveau. Laver le sol (surtout sous le lit) au moins deux fois par semaine pour éliminer la poussière et les murs de la chambre trois fois par an Aérez la maison tous les jours pour en chasser l’humidité. Pour détruire les acariens et les larves d’acariens logés dans les jouets en peluche, on peut mettre les peluches au congélateur durant 72 heures. Répéter l’opération tous les trois mois. Faire nettoyer sa literie, canapés, moquettes avec un aspirateur spécifique rapide, 1 à 2 fois par an en fonction du degré de « pollution » . C. Les animaux domestiques . Les animaux peuvent être responsables d’allergies professionnelles ou domestiques. Ce sont surtout les phanères (poils et plumes), les squammes (les fragments de peau), l’urine et les secrétions de certaines glandes qui sont allergisantes. Il est donc conseillé de: – Ne pas garder d’animaux dans la maison, autant que possible. Les chats sont les animaux domestiques les plus allergènes. Il n’existe pas de chiens ou de chats non allergènes, mais certaines races sont pires que d’autres. Les animaux qui ont un poil laineux provoquent moins de réactions. – Donner le bain à son animal chaque semaine -confier le brossage, le changement de litière, le nettoyage de la cage,… à quelqu’un qui n’est pas allergique. – Éliminer les poils d’animaux le plus souvent possible en passant régulièrement l’aspirateur, en prenant les poussières. D’autres facteurs irritants peuvent aggraver les symptômes : . La fumée de tabac et des feux de foyer. Les parfums. La pollution de l’air. Le vent ou les courants d’air. Les écarts de température. . 2. Médicaments Les antihistaminiques (Mizollen®, Xyzall®, Aerius®,…) agissent en bloquant la production d’histamine, une substance qui provoque les symptômes d’allergie. Ils soulagent les éternuements, les écoulements nasaux ainsi que les picotements des yeux et de la gorge. Les corticostéroïdes nasaux (rhinocort®, Nasacort®, Nasonex®,…) sont des médicaments anti-inflammatoires qui bloquent la réaction allergique. Les antidégranulants (le cromoglycate sodique, tels que Cromolyn® et Opticrom®) s’utilisent en aérosol nasal ou en gouttes pour les yeux et agissent en empêchant la libération d’histamine et d’autres médiateurs chimiques, initiateurs des réactions allergiques. Particulièrement efficaces chez l’enfant et bien tolérés, ils semblent jouer un rôle préventif vis-à-vis des réactions allergiques. . Désensibilisation . Lorsque la cause de l’allergie est bien définie et que les traitements médicamenteux ne sont pas efficaces, il est possible d’envisager un traitement de désensibilisation ou d’immunothérapie qui consiste à ingérer ou injecter, sur une période de trois à cinq ans, des doses croissantes de la substance allergène. Ce traitement est particulièrement efficace en cas d’allergies au pollen et aux acariens. Le principe de la désensibilisation , par l’administration régulière au patient d’un ou plusieurs allergènes, est d’apprendre à son système immunitaire à le tolérer. La motivation du patient doit être importante car ce traitement devra se prolonger sur plusieurs années. Ce traitement est très efficace si le patient n’est allergique qu’à un seul allergène, moins efficace si le patient est allergique à deux allergènes. Si le patient est allergique à plus de deux allergènes, la désensibilisation perd de son intérêt. La désensibilisation est particulièrement indiquée lorsque la rhinite allergique est sévère et si elle est associée à un asthme léger ou modéré. 3.Chirurgie . Si le traitement médicamenteux est insuffisant ou en cas d’anomalies anatomiques des fosses nasales, un traitement chirurgical peut être envisagé, pour réduire la taille des cornets et ainsi limiter les symptômes de la rhinite allergique.